Dans les écoles

Action culturelle : LE TOUT-MONDE

au collège Elsa Triolet

Lancement du projet d’action culturelle « le tout-monde »

 

Vendredi 13 octobre 2017, c’était le début des ateliers théâtre avec l’équipe de la compagnie Barbes 35 pour les élèves de 3e SEGPA, 4e et d’UPE2A du collège Elsa Triolet !

 

Durant l’ensemble de l’année scolaire, des membres de l’équipe artistique de la compagnie Barbes 35, qui préparent actuellement leur spectacle Crocodiles (programmé au Théâtre Dunois),  interviendront auprès des élèves avec une approche mêlant médiation, création et surtout recherche d’épanouissement et d’apprentissage par la pratique littéraire et théâtrale.

Ces rencontres et ateliers, qui se déroulent au collège sont orientés vers les thématiques de l’exil, du voyage et de l’échange, thèmes de Crocodiles.

Les élèves, répartis en deux groupes mixtes de niveaux différents, auront ainsi chacun à leur tour durant un semestre l’occasion de dialoguer, faire des activités mais aussi de prendre part à une création.

 

Cendre CHASSANNE, la metteure en scène de la création Crocodiles, également auteure et comédienne de la compagnie Barbès 35, accompagnée du jeune comédien de la création Rémi Fortin, ont pu se présenter aux élèves, faire leur connaissance et évoquer pour la première fois avec eux les thèmes qui vont orienter les activités tout au long du semestre qu’ils passeront ensemble.

Encadrés par les intervenants, le groupe s’est séparé afin de faire des exercices ludiques autour des mots, de leur sonorité et de leur rythme. Avant de s’essayer à la prise de parole en public, en faisant une courte restitution de leur travail de l’après-midi devant l’ensemble des participants.

 

Vendredi 24 novembre, l’équipe des intervenants s’agrandit

Après déjà 3 séances en compagnie de Rémi Fortin et Cendre Chassanne de l’équipe du spectacle Crocodiles, les élèves font connaissance avec leurs nouveaux intervenants/artistes !

Joaquim Pavy et Antoine Prud’homme de la Boussinière, tous deux comédiens mais aussi respectivement musicien et metteur en scène, partagerons en effet leur savoir-faire à nos jeunes élèves lors des prochaines séances.

Les mots, ainsi que les émotions qu’ils peuvent susciter, étaient aujourd’hui au centre des jeux et activités organisés par les intervenants. Alors qu’un groupe, emmené par Antoine, a tenté de raconter des histoires sans utiliser de sons, par les gestes et le mimes, le second groupe mené par Joaquim a lui esquissé une scénette autour de la phrase, chaque jeune prononçant face à l’ensemble du public une réplique qu’il avait lui-même inventé.

 

Vendredi 01 décembre, les contours de l’enregistrement radio Clype se précisent

Ce vendredi, les jeunes participants des ateliers Le Tout-monde au collège Elsa Triolet ont continué à travailler autour des mots, de leur résonnance et de la prise de parole poétique et théâtrale. Avec Cendre et Antoine en guides, ils ont posé les premières bases du texte et des sons qu’ils enregistreront en janvier prochain à la radio. 

Créativité, improvisation et sens du rythme (que ce soit celui des mots ou des sons) étaient aujourd’hui au rendez-vous. Les élèves, issus de différentes classes et de différents niveaux, se connaissent de mieux en mieux et désormais s’entraident. Accompagnés de leurs professeurs, qui n’hésitent pas à participer avec entrain à toutes les activités proposées par nos intervenants de la compagnie Barbes 35, ils forment un groupe bienveillant et soudé.

De plus en plus à l’aise, ils n’hésitent désormais plus à s’affirmer, proposer des idées et surtout alimenter les ateliers par leurs réflexions et remarques.

 

Vendredi 15 décembre, des élèves de plus en plus sûrs d’eux

Décidément, les élèves du collège Elsa Triolet sont plein de ressources et ils le prouvent aux intervenants à chaque séance.

Les différentes répliques et bruitages sonores qui composeront radio Clype ont été distribués il y a peu et pourtant déjà les jeunes les connaissent en grande partie par cœur et surtout se les approprient de plus en plus. Loin de se contenter de restituer les textes, ils ne cessent de faire des propositions autour de leur interprétation. L’étendue de leur imagination semble sans limite et c’est fier d’eux qu’ils partagent leurs idées avec leurs camarades et les intervenants.

Aujourd’hui, que de progrès nous pouvons constater depuis les premières prises de parole en public. Les élèves sont confiants, ils osent beaucoup plus faire entendre leur voix.

C’est que le temps passe et les dernières séances approchent. Après les vacances de noël, il ne restera en effet plus que quelques ateliers pour le premier groupe d’élèves d’Elsa Triolet. Mais pour l’heure, place aux derniers préparatifs et entrainements.

 

Vendredi 12 janvier, répétition générale

Ca y est, les vacances de noël sont terminées et c’est déjà l’heure du dernier atelier avant Radio Clype pour le premier groupe du collège Elsa triolet et les intervenants artistes.

Le texte est prêt, les jeunes connaissent parfaitement leur rôle. Mais un studio d’enregistrement n’est pas une salle de classe ; il faut savoir s’y tenir, contrôler ses mouvements près des micros, gérer l’espace et la technique qui s’y trouve. Ce dernier moment ensemble, plus qu’une énième répétition, est ainsi utilisé pour se mettre en condition, se préparer à ce nouvel espace du studio d’enregistrement qui pour bien des jeunes est encore totalement inconnu ou fantasmé.

Comment marche un micro ? Quels sons entendront les élèves en retour dans les casques lors de leurs prises de parole ? Comment devront t-ils se placer pour tous pouvoir se faire entendre et au bon volume ? Pourront-ils recommencer l’enregistrement à l’infini ? Plus généralement, comment se comporter ?

Toutes ces questions étaient importantes à poser pour que l’expérience se déroule au mieux et puisse profiter pleinement aux jeunes. Plus, il était primordial qu’ils se projettent au moins une fois avant le jour j les conditions d’enregistrement.

Maintenant que c’est fait, que tout semble prêt, place à leur premier enregistrement radio ! 

 

Vendredi 19 et 26 janvier, les séances d’enregistrement

Tout est fin prêt. Les élèves, les professeurs, nos intervenants artistes et le texte. Reste encore à enregistrer, tenté de capturer le travail effectué durant ces 6 mois au collège Elsa Triolet. Arrivés à Radio Clype, les jeunes passent par petits groupes, le casque aux oreilles. Les micros sont sensibles, alors il faut pour les autres être silencieux. Dans la salle, pas un bruit ne se fait entendre excepté les sons et le texte qu’interprètent avec patience et concentration les élèves. Chaque passage, chaque partie est convoquée et répétée une fois, puis deux… jusqu’à ce que tout soit parfait. Mais bien souvent, deux ou trois prises suffisent.

L’attention des élèves est remarquable. Leur envie de participer visible. Que de chemin accomplit depuis le tout début des ateliers. Les professeurs sont fiers de leurs élèves. A la fin de la dernière séance d’enregistrement Rémi Fortin, du spectacle Crocodiles et Simon Bourgade, comédien, demandent aux jeunes ce qu’ils ont l’impression d’avoir appris durant ces moments échangés ensemble, leurs retours. Les élèves sont intimidés par la salle de Radio Clype mais quelques-uns osent prendre la parole. Une jeune fille lève la main : « Nous avons appris à nous connaitre les uns les autres. Je trouve ça vraiment bien »

Comment trois classes, éloignées par les niveaux mais aussi les langues (une classe de « primo-arrivants, UPE2A, une de 4ème et une de SEGPA), tissent des liens, apprennent à vivre ensemble jusqu’à constituer un groupe soudé. Qui dépassera probablement le cadre d’un simple moment d’ateliers et du trimestre.

Tous se retrouveront quoi qu’il arrive en juin pour une grande restitution au Théâtre Dunois. 

Retrouvez l'enregistrement ici.

 

***

 

Vendredi 9 mars, premier atelier théâtre pour le deuxième groupe.

Etape numéro un : se présenter. Trois classes qui se rencontrent, il faut bien briser la glace. Alors cet atelier démarre avec des jeux théâtraux. Pas évident dans les premiers instants de laisser le corps s’exprimer, de laisser sa voix gagner en volume en criant le nom du camarade à qui l’on envoie une balle imaginaire. Au deuxième exercice, la gêne commence à s’échapper. On marche, on court, la salle se transforme en théâtre avec son coté cour, son coté jardin, que les élèves doivent atteindre avec plus ou moins de rapidité en fonction des indications de Joaquim, le comédien.

Après les jeux, au travail ! Les élèves ont écrit en classe des textes qui vont servir de support tout au long de ces 10 séances d’ateliers. Ce sont de témoignages, des instants de vie, qu’ils acceptent de mettre en voix collectivement. Car c’est bien un travail sur le collectif qui est au cœur de ce premier atelier.

« Ensemble, on est plus fort, on va plus loin c’est bien connu et c’est aussi vrai pour le théâtre » comme le dit Cendre, la deuxième comédienne en charge de l’atelier.

 

La classe est séparée en deux groupes, l’un part s’isoler avec Joaquim, l’autre reste dans la salle  avec Cendre. Dans le premier, on travaille chacun sur une partie de texte, dans l’autre, on expérimente l’harmonisation des voix. Les morceaux de textes les plus puissants sont répétés d’une seule voix. On joue avec l’intensité du texte, en utilisant une même voix collective. Plus l’atelier avance, plus le groupe prend forme. A la fin, c’est presque à l’unisson que les textes sont dits. Pour finir, dernier travail d’expression. En cercle, chacun mime un sentiment qu’on ne met pourtant que rarement en avant en public : la peur. On crie, on chuchote, on tremble, on pleure,  on rit.

Bref, objectif atteint pour ce premier atelier, la glace a bel et bien fondue.

 

Vendredi 4 mai, et un atelier de plus au collège.

Les semaines passent, et le travail commence à s’affiner. Après avoir expérimenter beaucoup de choses, à partir de mises en voix, de mises en mouvements, ou d’autres techniques théâtrales, les élèves commencent aujourd’hui à préparer la restitution finale au Théâtre. En voilà un enjeu ! Séparés en trois petits groupes, dirigés chacun par un comédien, on épluche les textes, on les analyses, on les met à l’épreuve du jeu. Car ce sont bien ces textes qui seront joués sur scène. Phrase par phrase, on tente des intonations, on change les voix, on change même d’acteur. « Quand ils parlent ensemble, ils ont la même voix ! On dirait des frères ! » lance une élève, « Moi je veux dire cette phrase ! » s’exclame un autre.  Petit à petit, le texte se transforme en pièce, les mots prennent vie et sont accompagnés par certains gestes ou bruits donnant une nouvelle dimension aux récits des élèves. C’est le fracas du vent qui démarre un texte, la douceur de la pluie qui en clôt un autre. L’improvisation a même sa place dans le spectacle !

 

Avant la fin de l’atelier, les groupes se réunissent. Ils présentent devant toute la classe leur travail, qui est chaleureusement applaudi à chaque fois. Au fil du temps, les ateliers ont forgé une véritable dynamique entre des classes et des élèves, qui ne s’étaient jamais rencontrés avant le projet. C’est peut-être là la première réussite de ces ateliers. Ils ont créé de véritables ponts entre les élèves, ce qui présage de belles choses pour la création à venir et la suite de ces aventures à Elsa Triolet.

 

Vendredi 1er et 8 juin, Triolet sur les ondes

Aujourd’hui, les élèves du collège Elsa Triolet débarquent à radio Clype. Après des mois de travail avec les comédiens, c’est le grand jour. Premiers instants dans la salle, on regarde les micros, les câbles, les tables de mixage. Malheureusement pour la curiosité, le temps est compté. C’est au premier groupe d’enregistrer son texte. Les autres s’installent dans la salle dans le silence, pour s’assurer d’enregistrer dans les meilleures conditions. Le reste des élèves peut aller s’installer en régie, et découvrir la magie de la technique. Sur l’écran d’ordinateur, les spectres sonores se dessinent à mesure que les élèves parlent. On, fait une prise, puis deux, parfois trois, tout doit être parfait. Les voix sont claires, les propos rythmés. Ce sont de véritables pièces sonores qu’ont produit les élèves. On crée également quelques ambiances à rajouter au montage. On crée un brouhaha, avec comme consigne de parler d’autres langue, de faire du bruit, bref de se lâcher. Quinze secondes plus tard, les voix se mélangent, se mêlent, et donnent naissance à une cacophonie dont on distingue quelques mots de Portugais, de Roumain, d’Arabe, de Chinois ou encore d’Espagnol. Au bout d’une heure, le tour est joué. On enlève les casques, lâche les micros, et la vie de la classe peut reprendre. 

C’est peut être cette dernière captation qui symbolise le mieux ces mois de projets. Mêlant différentes classes de différents niveaux, avec des élèves ne se connaissant pas, rien ne laissait présager qu’un groupe aussi hétérogène puisse se mélanger et se découvrir de cette manière.

C’est déjà la fin des enregistrements, et l’heure de retourner au collège pour les élèves. Maintenant, l’objectif pour le groupe, sera de se préparer pour la prochaine étape, qui n’est pas des moindres : la restitution au Théâtre Dunois.

 

Lundi 11 juin, restitution

Ultime étape pour les deux groupes du collège Elsa Triolet, et pas des moindres ! Aujourd’hui c’est jour de restitution au théâtre Dunois. Au programme : présentation des travaux de l’année aux parents, amis, et tous ceux qui veulent se joindre aux festivités.

 

Juste après le repas, les élèves arrivent au théâtre. Le premier groupe, qui n’avait presque plus travaillé depuis la fin de leurs ateliers, arrive plus tôt pour revoir la mise en scène de leurs travaux. Ce sont Cendre et Joaquim qui encadrent les élèves et les font travailler. Au milieu du plateau, un grand carré blanc est installé au sol. Comme une estrade sans élévation, cet espace est l’endroit de la voix, du texte. Placé dans cet espace, le groupe joue ses créations, ces textes qu’ils ont écrits et mis en geste depuis le début de l’année.

 

Autour de ce carré, on remplit l’espace. Les acteurs de la prochaine scène investissent les vides en se préparant pour leur tour. Joaquim, comédien mais également musicien, a préparé un accompagnement sonore pour renforcer la puissance des textes et créer une véritable ambiance. 

Fin de la répétition, c’est au deuxième groupe de répéter, toujours sous la direction de Cendre et Joaquim.

 

Les minutes tournent, et l’heure de la représentation approche. Le public entre, tandis que les élèves sont déjà en place sur le plateau. Début de la restitution : C’est Cendre et Joaquim qui débutent, avec une présentation toute en musique du projet et de toutes les personnes y ayant participées. Vient le tour des élèves. Les notes s’élèvent, et les textes sont joués, les uns après les autres. En tous cas, on peut dire que ces textes ont été mis à rude épreuve ! Après avoir été dits à la radio, les voilà maintenant mis en scène.

 

Après cette partie théâtralisée, les vidéos retraçant les ateliers, réalisées par le vidéaste Edgar Baylet Fernandez sont diffusées, et les spectateurs peuvent découvrir l’intimité des nombreuses séances de travail. Mais les élèves n’en sont pas restés qu’au théâtre ! Ils ont également produit des vidéos où ils ont travaillé sur la création d’images et le montage. En voilà une année riche en création !

 

La fin de la restitution approche, les applaudissements se déclenchent. Il est maintenant temps de profiter d’un verre et d’un morceau de gâteau tous ensembles, pour fêter cette année de travail riche en émotion et peut être, de prévoir de nouvelles aventures ?

 

   

 

Ceci dans le cadre de projets l'Art Pour Grandir / Mairie de Paris.

 

Enseignantes : 
Marie-Anne Clavier
Sarah Czanobroda
Caroline Le Bourhis
Delphine Sher
Séverine Pin (documentaliste)

 

Intervenants :

Simon Bourgade

Sarah Brannens

Cendre Chassanne
Rémi Fortin
Joaquim Pavy
Antoine Prud'homme de la Boussinière

Jean Pouletty (vidéaste)
Edgar Baylet Fernandez (vidéaste)