Dans les écoles / Au théâtre

Club vidéo

avec les élèves du collège Elsa Triolet

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Vendredi 22 juin 2018 // ECRITURE + TOURNAGE


 

Aujourd’hui, les Pokkos écrivent leur dernière vidéo : les metteurs en scène. Mais c’est quoi un metteur en scène ? Pas facile à cerner comme métier… Edgar explique la différence entre le metteur en scène, le scénographe, fait le parallèle avec le réalisateur et le chef opérateur au cinéma.

Edgar : « Donc finalement le metteur en scène c’est… (un ange passe chez les Pokkos) … Moi ! »

 

On commence le brainstorming : on pourrait faire un metteur en scène hyper exigent, celui qui reprend même la respiration des comédiens, en les empêchant de jouer leur scène en entier. Il y aussi celui qui intellectualise trop sa mise en scène : « ouais, je verrai bien un éléphant rose, comme symbole de la lutte contre le temps qui passe, et détruit nos sociétés contemporaines… ».

 

L’autre jour on a vu en cours de Français que souvent dans les pièces de théâtre il y a des ‘quipropos’… euh non, des ‘quiproquos’

– ouais ben nous on fait des ‘quiPokkos’ !  

 

Laurène pouffe de rire : et sinon il y a aussi celui qui raconte sa vie à chaque fois, n’est-ce pas Edgar ?

Maintenant qu’on a choisi tous les types de personnages, il faut imaginer les sketchs : OK pour le metteur en scène indécis, mais du coup on fait quoi comme scène ? On opte pour celui qui change d’avis tout le temps pour les costumes.

 

Les Pokkos commencent même à penser aux détails du montage :

Une fois que chaque personnage a son sketch, et que les rôles sont répartis, direction le Dunois pour passer directement au tournage !

 

Arrivé au Dunois, Edgar se rend compte qu’il a oublié son pied de caméra. Hop hop hop, technique MacGyver : on fabrique un pied de fortune avec un tabouret et deux cartons de brochures.

 

 

Tous les Pokkos ne sont pas encore là, car certains ont encore cours. Diego, Laurène, Almasse et Boussey prennent un petit goûter en les attendant.

 

Diego reçoit un texto d’Henryk : « dépêche-toi mec, le tournage a commencé ! ».

Eh il se fout de moi nan ? Je déjà au théâtre, et lui pas encore !

 

Et puis c’est parti pour le tournage : on enchaîne deux scènes avant l’arrivée de Lucile. Laurène propose une belle prestation du metteur en scène exigent : « bois ton verre d’eau, ne bois pas, mais bois ce verre ! ».

Fin de tournage à 18h, c’est enfin les vacances pour les Pokkos.

 

« Au fait, est ce qu’on peut revenir l’année prochaine ?

Même si on n’est plus au collège ? »

 

 

 

Vendredi 18 mai 2018 // MONTAGE

 

Aujourd’hui c’est l’heure du montage de la vidéo sur les comédiens. Intrigués, des amis du collège sont venus observer le processus. Il faut dire que c’est pas tous les jours qu’on manipule ces outils ! En plus, le regard extérieur apporte un peu plus d’objectivité à la sélection des rushs.

 

Les Pokkos font donc la sélection des scènes qui fonctionnent le mieux. Ils décident notamment de supprimer le sketch du comédien somnambule, malgré douze prises différentes… Edgar les rassure : parfois on se prépare, on écrit des scènes, et finalement ça ne fonctionne pas. C’est normal, ça arrive même chez les plus grands réalisateurs…

 

« Attention à ne pas regarder le cameraman pendant les prises ! »

 

Les Pokkos ont intégré avec cette vidéo le placement face caméra, typique des youtubers. C’est ce qui crée un contact visuel avec le téléspectateur, et lui permet de ne pas décrocher entre chaque sketch. Pour autant, il ne faut surtout pas regarder Edgar derrière la caméra !

 

« C’est Hollywood ici ! »

 

Les spectateurs venus en tant que « regard extérieur » guident les Pokkos pour comprendre si les scènes fonctionnent. Un seul indicateur pour cela : le rire !

Finalement, avec cette deuxième vidéo, les Pokkos commencent à s’habituer à leur image sur l’écran. Hâte de voir le résultat !

 

 

 

 

Vendredi 11 mai 2018 // TOURNAGE

 

Apparemment, la vidéo sur les spectateurs relous était assez réaliste (et c’est Ronan Ynard, de la chaîne Ronan au théâtre qui le dit !).

 

 

Alors aujourd’hui, on s’attaque aux comédiens chelous !

 

La séance de la dernière fois avait permis de mettre en lumière plusieurs défauts, liés à l’improvisation, mais surtout au fait que pour beaucoup, c’est la première expérience devant une caméra… Alors ce midi, Edgar est venu au CDI du collège donner quelques conseils de jeu, et proposer un story-board de cette nouvelle vidéo. Petit à petit, les Pokkos se professionnalisent.

 

15h : au Dunois, Diego et Henryk sont les premiers arrivés, et aident Edgar à l’installation des lumières, à trouver la position de la caméra et du décor. Coup de chance : il n’y a aucun spectacle accueilli cette semaine, alors tout le théâtre appartient aux Pokkos ! L’occasion pour Diego de découvrir la régie et tenter quelques expériences sur une console lumière.

Une fois n’est pas coutume : on entame le réconfort avant l’effort. Les Pokkos se retrouvent pour un petit goûter le temps que tout le monde arrive. Après tout, au-delà des vidéos, l’idée était aussi de s’amuser, de créer un « gang » non ?

 

« Au boulot ! »

Les différentes scènes s’enchaînent, on commence par les sketchs travaillés ce midi : le comédien qui s’endort au milieu d’une phrase, celui qui postillonne, celui qui oublie son texte...

 

« Toute ressemblance avec des situations existantes ou ayant existé serait évidemment pure… évidence ! »

 

Les Pokkos sont un peu moqueurs, mais finalement assez tendres avec ces drôles d’énergumènes de comédiens. A 14 ans, ils n’en ont pas forcément rencontré beaucoup. Pour autant, ils ne manquent pas d’imagination ! Il faut dire qu’Edgar, Séverine la documentaliste ou l’équipe du Dunois leur ont donné des idées de caractères, fondés sur des personnes réelles…

 

« On la refait ! »

« Non on ne la refait pas, il te reste 20 minutes pour tourner quatre scènes »

« On la refait pas, on avance ! »

 

Pour finir la séance, Edgar laisse les Pokkos improviser en donnant quelques indications : quel est ton acteur préféré ? Pourquoi aimerais-tu être comédien ? Quel genre de comédien serais-tu ?

 

Le tournage terminé, chacun rentre chez soi, avec hâte de voir la vidéo une fois montée. Tous ? Oui tous, même Edgar qui oublie sa carte mémoire dans la caméra au Dunois… Il va falloir patienter encore un peu avant le montage... 

 

 

 

 

 

Découvrez la toute première vidéo des Pokkos : 

Les spectateurs relous

 

 

 
 

Mardi 13 mars 2018 // ECRITURE

 

Ce qui est essentiel dans un collectif ? Discuter de ce qui ne fonctionne pas, de ce qui est à retravailler pour mieux avancer ensemble.

Après la sortie de leur première vidéo, les Pokkos n’échappent pas au débrief :

 

« Bon, vous en avez pensé quoi ? Vous avez rigolé ? Vous l’avez montrée à qui ? Est-ce que vous en étiez fiers ? »

 

Les bruitages ont plu, le rythme était bon, le temps de parole bien respecté, le montage super. Mais il faudra retravailler le jeu, et notamment apprendre à mieux poser sa voix pour éviter les cris.

 

« J’avoue, j’ai beaucoup écouté les rushs pour le montage, j’avais mal à la tête… »

 

Les Pokkos décident aussi d’abandonner les personnages types. Ciao les Illuminées, le Geek, la Mama et les autres ! Les Pokkos sont déjà des personnages en eux-mêmes, bien assez fous !

 

 

Et puis il est temps de se mettre à l’écriture de la prochaine vidéo : les comédiens. Qui sont les comédiens typiques que l’on peut croiser au théâtre ?

Celui qui remet en cause les choix de mise en scène, celui qui a oublié son texte, celui qui surjoue, celui qui postillonne, celui qui a le trac, le narcoleptique, le torturé…

 

« Celui qui part en cacahuète ! »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

 

Dylan attrape un Molière sur l’étagère et se lance dans un sample inédit du Médecin malgré lui. Bon, l’accueil du public reste mitigé, mais on salue l’originalité de la création…

 

 

Le prochain rendez-vous permettra d’affiner ces situations, et de commencer un travail d’improvisation avant le tournage.

 

« D’ailleurs, parmi vous, est-ce qui y en a certains qui voudraient un jour devenir comédiens ou acteurs ? »

« Moi, moi, moi ! »

Laurène réplique du tac au tac : « Ouais, ben faudrait commencer par venir quand y’a tournage ! »

 

Les Pokkos sont des personnages, on vous aura prévenu…  

 

 

 

 

Vendredi 16 février 2018 // MONTAGE

 

Aujourd'hui, les Pokos ne sont que 3, car la matinée était balisée pour les oraux suite aux stages d’observation. Les deux premiers pensent avoir réussi, l'une avec son stage dans une maison d'édition et l'autre à l'Observatoire. 

 

Léa du Dunois commence par leur annoncer que le théâtre a créé pour eux un compte instagram sur lequel ils pourront eux-mêmes poster des photos et des vidéos (@lespokkos) : ça y est les Pokkos deviennent officiels ! 

 

Et puis c'est l'heure de se mettre au travail... Edgar a déjà commencé le montage de la vidéo sur le logiciel Final Cut Pro. Le premier derushage des vidéos tournées est prêt. 

«  c’est quoi un derushage ? »

« c’est comme quand tu enlèves le gras de la viande avant de la manger. Tu ne gardes que les meilleures parties, en tout cas, celles qui t’intéressent »

 

Le geek l'a beaucoup fait rire avec ses sketches. Finalement il ne sera peut-être pas le geek mais le Loss car ça semble venir plus naturellement. 

Il leur montre enfin le résultat, une vidéo de 26 minutes avec tous les meilleurs passages mis bout à bout. Les trois Pokkos se marrent bien devant leur prestation. 

 

 « ce qui marche le mieux, c’est quand on est plus naturels »

 

Edgar a bien fait de laisser tourner la caméra entre les scènes pour capturer des moments de délires entre eux. En vedette (attention spoiler !) : la chute du maladroit, le cache-cache et la danse des canards.

 

Edgar propose ensuite un montage plus court et retravaillé, et attend les retours des Pokkos. 

Le nouveau Loss est déçu car, comme il est grand, il est parfois un peu coupé dans les vidéos. La Daronne se moque de son propre rire et remarque qu’on n’a pas la même voix en vrai et en vidéo. L'Illuminée a l’idée d’ajouter un effet de répétition sur la chute du Maladroit. Edgar lui laisse les commandes du logiciel. 

 

Un nouveau Pokko fait son entrée dans le CDI quelques minutes avant la fin de la séance. Il s’excuse d'avoir été absent lors du tournage et du montage, et s’engage « sur la tombe de sa grand-mère » a venir à la prochaine séance. 

 

La sonnerie retentit mais les élèves s’attardent encore quelques minutes, c’est trop court une heure ! La documentaliste va prévenir leurs profs qu’ils auront un tout petit peu de retard. Déjà les caprices de stars...

 

 

 

Vendredi 9 février 2018 // TOURNAGE

 

Ça y est, c’est le grand jour. Une partie des Pokkos a réussi à braver la neige, ou plutôt les batailles de boules de neige à la sortie du collège. Ils sont cinq aujourd’hui pour tourner leur toute première vidéo.

Les derniers réglages permettent d’ajuster la lumière, on délimite l’espace de jeu avec du scotch, et les Pokkos découvrent les méthodes et le matériel du tournage.

 

« Ça tourne au son, ça tourne à l’image, présentation des personnages, prise une, CLAP ! »

 

Pas facile de se lancer devant la caméra… Edgar a fait le choix de miser sur de l’improvisation, et les Pokkos ne se sentent pas tout de suite à l’aise sous le feu des projecteurs… Un peu timide, le « geek » entre dans le cadre avec le « maladroit ».

La présentation des personnages doit introduire autant le groupe que le sujet de la vidéo.

« Attention, dos à la caméra ! »

 

En plus d’avoir de l’imagination, il faut surveiller son placement, porter sa voix, et rester à l’écoute des autres acteurs. Beaucoup de contraintes qui inhibent le jeu…

 

« Ça tourne au son, ça tourne à l’image, présentation des personnages, prise sept, CLAP ! »

 

« C’est la danse des canards, qui en sortant de la mare… » Les Pokkos, sous la direction d’Edgar, font le tour de la scène en file indienne.

 

Finalement, la danse sert de déclencheur et permet d’apporter l’énergie qui manquait. Ça y est, les Pokkos sont prêts à montrer la folie qui leur faisait jusqu'à présent défaut. Les « illuminées » enchaînent les propositions, et commencent à investir l’espace. La voix se fait plus claire, les gestes et déplacements plus assurés. Ils viennent tour à tour présenter l’un des spectateurs relous au théâtre.

Parfois, on ne les prévient même plus si ça tourne ou pas. Le « maladroit » trébuche et tombe au sol : c’est dans la boîte !

 

« Ça tourne au son, ça tourne à l’image, les spectateurs relous, prise une, CLAP ! »

 

Maintenant, il est temps de filmer les plans à insérer dans la narration générale. Nous sommes tous sur scène, assis comme des spectateurs dans une salle. Edgar guide notre jeu en demandant des réactions communes et rapides : « maintenant tout le monde rigole, tout le monde pleure, tout le monde regarde par ici, tout le monde se tourne vers elle… ».

 

Le tournage est enfin terminé. Les Pokkos ont choisi leur logo, et se préparent pour la prochaine étape : le montage.  

 

Edgar valide avec le gang les idées de bruitages, d’incrustations d’éléments visuels et d’effets de vitesse. Dans les prochains jours, il va finaliser la vidéo et la publier sur Youtube, bientôt la célébrité !

 

 

 

Vendredi 26 janvier 2018 / ECRITURE

 

Deuxième séance d’écriture pour les Pokkos d’Elsa Triolet. Depuis la semaine dernière, chacun a pu réfléchir à son personnage récurrent pour toutes les vidéos à venir.

A retrouver donc, en exclusivité dans la prochaine création des Pokkos : le Geek, la Mama, le Maladroit, le Sapologue, le Passionné, les Illuminés… Le duo comique « incompris » / « traducteur » a même trouvé un nom : Popo et Koko. Le boloss quant à lui s’appellera « Le loss ».

 

Même si le tournage reposera en grande partie sur de l’improvisation, une première trame commence à se dessiner. Cinq personnages galèrent dans le quartier. Ils sortent du théâtre, et parlent de la représentation à laquelle ils viennent d’assister.

Ils se remémorent les différents spectateurs qui se trouvaient dans la salle :

un passionné qui connaissait tout sur tout

le « trop chiant » qui allait aux toilettes, posait des questions,

prenait toute la place 

le spectateur « à l’ancienne » qui balance des tomates

les enfants insupportables

les spectateurs trop critiques

 

Le tournage aura lieu dans deux semaines, ce qui laisse à Edgar le temps d’affiner la narration. Les Pokkos auront alors un peu plus d’une heure pour filmer dans la salle et sur la scène du Dunois leur toute première vidéo !

 

 

Vendredi 19 janvier 2018 / ECRITURE

 

Premier véritable atelier vidéo au collège Elsa Triolet. Le groupe de jeunes s’est étoffé, et le projet se précise peu à peu. Il faut d’abord trouver un nom de « gang », quelque chose de percutant qui nous ressemble mais surtout nous rassemble.

Le groupe hésite : les Pestacles ? Les Pokkos ? Le nom de la chaine servira peut-être aussi d’élément récurrent du discours ou du montage, de transition par exemple.

 

Edgar en vient au sujet principal de notre rencontre : débuter l’écriture de notre première vidéo. Chaque collégien est invité à construire son personnage, à imaginer les principaux traits de caractère qui guideront son jeu en improvisation.

 

« Moi je suis le thug »

« Moi je suis celui qui fait des blagues pas drôles, et tout le monde le regarde bizarre »

« Il faudrait un intello aussi ! » - Tous les doigts désignent le même élève.

« Elle c’est la daronne qui est toute gentille, mais quand y’a un truc qui va pas elle tape tout le monde »

« Lui il est chéper, et lui il traduit tout ce qu’il dit »

 

L’« intello » demande le silence, et résume tous les personnages. Il semblerait que certains connaissent déjà leur rôle…

 

Les vidéos créées mêleront scènes de présentation par ces personnages, et sketchs dans lesquels interviendront d’autres rôles.  

Le thème de la première vidéo sera le comportement des spectateurs. Edgar explique ainsi aux jeunes que si aujourd’hui ils doivent rester silencieux, autrefois les spectateurs parlaient, mangeaient, se levaient, interpellaient les comédiens, lançaient des tomates…

« Eh m’sieur, on va lancer des tomates ? » - « Ouais, pourquoi pas… »

 

Il nous faut imaginer une ribambelle de caractères types de spectateurs : celui qui a déjà vu la pièce trois fois et qui donne les répliques, celui qui réserve trois places alors qu’il est tout seul, celui qui va aux toilettes pendant le spectacle, celui qui enlève ses chaussures, celui qui veut tout gratuit, celui qui s’installe à la meilleure place mais deux grands s’asseyent juste devant lui…

Les idées fusent. L’atelier est bientôt terminé, alors Edgar rappelle nos prochains objectifs : encore une séance d’écriture, puis on passe au tournage.

 

« Eh m’sieur, on va avoir une vraie caméra ? »

« Ouais, on va avoir une vraie caméra, et je vais avoir besoin de vrais acteurs vraiment motivés ! »

 

 

Coordination : 
Séverine Pin (documentaliste)

 

Intervenant :

Edgar Baylet Fernandez (vidéaste)

 

Rédaction : Julie Geffrin